"Quand la terre se dévoile" : exposition d'art contemporain à La Source
Une interrogation sur notre comportement et notre regard sur l'environnement. Une sensibilité à sublimer la matière que nous prodigue la terre et ce que la mer nous reflète. Il y a dans tout cela une poésie immense, grandiose, une poésie épique qui proclame bien haut que la nature a infiniment plus d'imagination que ne peut en avoir le plus doué de nos créateurs…Bruce CLICQ sculpte, abrase et polit pour mettre en valeur ce que l'oeil ne verrait pas de prime abord, tout en gardant ce que le temps a façonné. De ce travail naît une oeuvre qui retrouve toute son entité. Le spectateur est guidé par la pierre et l'artiste, il peut ainsi imaginer les différents mouvements. Ces cicatrices du temps imprègnent à la matière un rythme dans le relief que l'artiste accentuera ou non en y ajoutant son empreinte personnelle.
Olivier COISNE tend à transcrire notre environnement naturel et astral comme il est aujourd'hui dans sa transformation imposée par l'humain et d'autres nous paraissant inaltérables comme le cycle lunaire, magie des astres permettant la vie sur terre. Dans ces travaux, la fusion de la matière permet de se démultiplier, de se transformer, d'évoluer : c'est une mutation. La matière devient l'oeuvre. Comme l'expression d'un moment de grâce, d'échange entre la matière offerte et son travail. Pour une nouvelle naissance.
Caroline SECQ a l'art d'accommoder les restes : objets égarés, dissociés, morcelés, en voie de dissolution sur nos rives. Ex-choses, trucs et bidules qui ont perdu leur fonction, leur propriétaire, leur usage, leur forme. Il reste leur étrangeté familière en miettes sur la plage, toute de beauté empoisonnée. A la frontière de l'invisibilité, elles se cachent, tentent de se fondre dans le sable avant leur inéluctable disparition dans le grand rien du tout.
Le travail d'
Orlane KINDT est rythmé entre cet aspect tactile de la structure et de la matière brute, altéré comme des nécroses du temps. La peinture fait penser à des murs, à une empreinte. Les images gravées effleurent la mémoire et deviennent des instantanées. En optant pour le noir et le blanc, l'artiste choisit intentionnellement la simplicité, deux notes pour composer une symphonie riche en mouvements avec du matériel ordinaire laissant parcimonieusement et subtilement transparaître la vie.
Céline GUIBERTEAU est sensible aux mots, son travail est un peu une narration, les lignes d'écriture se déploient ici, racontant une histoire entre l'abstrait et le réel. L'idée générale de son univers est résolument optimiste, elle doit susciter la réflexion, l'envie de se réaliser et surtout d'être soi. Quand Céline Guiberteau termine un tableau, celui-ci a toujours un goût d'inachevé, il subsiste en filigrane une ponctuation suspensive qui donne libre cours à l'imagination à venir.
Sophie JOUVE fait apparaître le mouvement au travers de couleurs qui s'entremêlent, se fondent, se valorisent ou s'estompent. Ses oeuvres sont un hymne à la planète. Ses encres se jouent de la lumière au fil de la journée, nous donnant d'autres perspectives, d'autres sensations, voulant refléter la palette infinie des couchers de soleils ou des reflets marins.
Du mercredi 26 octobre au mercredi 2 novembre aux heures d'ouverture de La Source, entrée libre et gratuite.