Roncq : 80 ans de la Libération : l’un des derniers déportés était un Roncquois
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20 Août 2024
80 ans de la Libération : l’un des derniers déportés était un Roncquois
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80 ans de la Libération : l’un des derniers déportés était un Roncquois
Dans le cadre du 80e anniversaire de la Libération, nous vous évoquons cette fois l'histoire d'Émile Baelen, prisonnier ayant été déporté à bord du « train de Loos ».


1er septembre 1944. Gare de marchandises de Tourcoing. Des dizaines de détenus s'agglutinent le long des rails, le canon dans le dos. Puis des centaines… Ils seront 871 en tout à grimper dans des wagons à bestiaux. Ces hommes croupissaient jusqu'alors dans des prisons du Nord. Ils s'apprêtent à quitter leurs terres alors que les Britanniques ne sont qu'à quelques kilomètres. « La désillusion était d'autant plus grande qu'en traversant Lille, on voyait les Allemands en pleine débâcle », témoignait l'un des 275 survivants en 1969, au micro de l'ORTF. Sur les quais, des figures des Forces françaises de l'Intérieur : plusieurs cadres de différents réseaux ou encore Raymond Fassin*, adjoint de Jean Moulin. Ils pourraient servir de monnaie d'échange : les SS les emmènent donc dans leur fuite... Certains résistants ont été épinglés durant l'été ; d'autres sont captifs depuis de longs mois, attendant la mort. Ils ont été rassemblés dans la prison de Loos avant d'être déportés ce 1er septembre. D'où le nom de ce dramatique épisode dans la mémoire collective : le « train de Loos ». C'est le dernier grand convoi de déportation dans le Nord.

Espoirs anéantis

La locomotive siffle à 17h30. La Marseillaise est chuchotée par quelques prisonniers, couverte par la mécanique hurlante du train sur le départ. Une poignée de détenus parviendront à s'évader durant le transport, entre Tourcoing et Cologne. Ils seront bien plus nombreux à s'effondrer dans la masse compacte des wagons, asphyxiés ou trop faibles pour survivre à l'interminable voyage.

Anne-Marie Bouvart, présidente de l'AmicaleduTraindeLoos, partage l'un des témoignages qu'elle a recueillis : « Nous crevons de soif et du manque d'air, lui avait confié le Noeuxois Marcel Houdart (décédé en 2022, à l'âge de 97 ans), l'un des malheureux. Jouant des coudes, je m'approche d'une lucarne pour avoir un peu d'air. On s'attend à tout moment à une attaque de la résistance. Mais rien ne se produit. Le voyage continue, de plus en plus pénible. Rien n'est prévu pour les besoins. Il n'y a qu'une boîte de conserve qui se promène de main en main. »

Un Roncquois à bord

Dans les rangs des déportés, Émile Baelen, un Roncquois arrêté le 18 août, déjà marqué dans sa chair par des interrogatoires à La Madeleine et Loos. Émile Baelen, âgé de 43 ans lors de son interpellation par la gestapo, a servi la résistance depuis sa maison, dans l'actuelle rue Henri-Barbusse, où il stockait tracts et journaux clandestins. « Ils étaient camouflés dans de vieux draps, se souvenait-il dans les colonnes de Nord Éclair, dans les années 90. La distribution, je la faisais la nuit. Tous ces paquets, il fallait les cacher... Ma femme et mes enfants m'aidaient. » Il est aussi allé chercher des armes dans le Pas-de-Calais, pour les planquer dans la Vallée de la Lys.

Le Roncquois, originaire de Belgique, était embauché chez Motte, comme chauffeur de chaudière, et a également suivi les Beaux-Arts de Roubaix durant l'entre-deux-guerres, pour se former aux techniques textiles. Il voulait s'ouvrir d'autres voies, améliorer son quotidien et celui de sa famille… Jusqu'à ce que le conflit éclate.

Après plusieurs jours de trajet, Émile Baelen est débarqué à 35 km de Berlin, dans le camp de Sachsenhausen. « Il faut descendre nu dans la cour, retraçait-il dans Nord Éclair. Là, un officier SS nous commande de courir tous ensemble... Je cours le plus vite possible. Ce n'était qu'un test pour découvrir les plus valides. Je suis affecté au nettoyage des bureaux du lieutenant SS, puis je deviens pompiste. Les autres – du moins ceux qui n'ont pu courir assez vite – sont envoyés dans un champ de tir pour servir de cibles aux jeunes recrues. »

De cet enfer, l'homme n'en dira guère plus. Il n'évoquera que son point final : la Libération des survivants de Sachsenhausen, en mai 1945. « Du 25 avril au 7 mai 1945, ce sera le départ du camp, encadrés par nos gardes… La marche de la mort. De 600 que nous étions le 25 avril, il ne restait plus que 200 déportés quand les Alliés nous ont enfin sauvés (à quelque 200 km du camp). »

Émile Baelen est décédé en 2000, à l'âge de 99 ans.

* Raymond Fassin meurt en février 1945, dans le
camp de concentration de Neuengamme.
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